Yael SoniaYael est créatrice en joaillerie. Installée à son compte depuis 1997, elle fête, en 2012, quinze années de création et de passion pour son métier.
En 2007, elle ouvrait une boutique en propre sur Madison Avenue, à New York, un pari audacieux…

Jusqu’au 28 juillet, près de 100 pièces sont en vente à la galerie Elsa Vanier, à Paris.

Ses créations sur le site de la galerie : créations de Yael Sonia, ainsi qu’une vidéo où Yael Sonia présente ses collections : Yael Sonia: Whimsical Play | LoveGold.com (en anglais).

Comment vit-on le métier de joaillier indépendant aujourd’hui et quel est le prix de cette liberté?
Yael
: La liberté de pouvoir créer est un plaisir pur. Mon indépendance été rendue possible par le soutien de mes proches et par la «chance» d’être reconnue. Dés le début de mon installation, j’ai vendu mes créations dans des galeries et la presse m’a toujours beaucoup soutenue. Mais avoir une boutique en propre génère beaucoup de contraintes et ne permet guère d’erreurs !

Pouvez-vous nous résumer en quelques phrases votre parcours ?
Yael
: Après des études académiques en littérature, j’ai pu intégrer la fameuse école «  Parsons The New School of Design » sur dossier, en présentant un portfolio de dessins et peintures. J’ai suivi une première année généraliste : dessin, théorie de la couleur, cours de base pour tous les arts… La deuxième année, j’ai étudié le Design Industriel, puis j’ai passé 3 années dans la spécialité que j’ai choisie c’est à dire l’orfèvrerie et la joaillerie, me permettant ainsi de travailler le métal, l’argent…
Ce qui m’a le plus marquée à Parsons est que l’enseignement est assuré par des créateurs, joailliers en activité.

Avez-vous toujours eu envie de créer des bijoux ? Qu’est-ce qui vous a amenée au bijou ?
Yael
: J’ai toujours eu une passion pour le dessin. Adolescente, j’ai réalisé quelques croquis de bijoux. Mon enfance heureuse a été un vecteur fort que l’on retrouve dans les formes de mes bijoux : pendules, toupies ou cerfs-volants, ce sont souvent des objets appartenant à l’enfance et des objets en mouvement.

Yael Sonia Pendentifs Cerfs-Volants

Yael Sonia Pendentifs Cerfs-Volants

Qu’est-ce qu’un bijou pour vous, et, qu’est-ce qu’un bijou réussi ?
Yael : Tout d’abord, pour moi, un bijou n’a pas besoin d’être sérieux pour être précieux. Le client doit l’essayer, jouer avec et se l’approprier. Le bijou fait « un » avec son porteur.
Un bijou réussi c’est une histoire qui se raconte…

Vous voyagez beaucoup, et en particulier vous partagez votre temps entre New York et São Paulo. Vue de France, São Paulo est une ville violente, qu’est ce qui vous y attire?
Yael
: Je préfère vivre à New York mais je ne peux me passer longtemps de São Paulo. C’est une ville qui dégage une chaleur extraordinaire, c’est là que je retrouve mes parents et c’est le lieu où je suis la plus créative, ça ne s’explique pas.
C’est là aussi que j’ai mon fournisseur de pierres, lapidaire qui achète les pierres brutes et les taille, parfois sur mesure, pour mes bijoux. Le Brésil offre des trésors, aigues-marines, quartz de toutes les couleurs, tourmalines, topazes… J’aime particulièrement jouer avec le quartz rutile, les améthystes, la chrysoprase, le quartz laiteux et l’aigue-marine… Ce sont des pierres que l’on trouve  mais il me faut des couleurs intenses et je dois être très sélective.

Et, combien de personnes travaillent avec vous?
Yael : Actuellement, à l’atelier, deux orfèvres et un sertisseur travaillent sur mes pièces qui sont entièrement réalisées à la main.

Où peut-on trouver vos bijoux aujourd’hui? Et où rencontrez-vous le plus de succès ?
Yael :
Mes bijoux sont exposés et vendus à New York dans mon magasin sur Madison Avenue, à Cambridge (Massachussetts), à Sao Paulo, à Rio de Janeiro, à Hong Kong et à la Galerie Elsa Vanier à Paris.
C’est au Brésil, où je suis reconnue depuis le début de mon activité, que mes bijoux se vendent le mieux. En France, ils sont encore considérés comme très « audacieux » mais nous avons développé une clientèle fidèle qui guette les nouvelles créations et la presse m’a réservé un accueil chaleureux.

Quel est votre métal de prédilection ? Comment travaillez-vous? Faites vous des dessins préparatoires?
Yael : Mon métal de prédilection est l’or car il dégage une chaleur. Maintenant, je le préfère un peu patiné, feutré, et même, « ayant vécu »…
Lors de chaque nouveau projet, je fais un petit croquis, parfois sur le coin d’un carnet, puis je le repense, le peaufine, et l’imagine dans sa réalisation finie. Dès lors que tout est résolu, je réalise un dessin technique qui met en lumière sa faisabilité.

Vous y associez des pierres. Lesquelles ?
Les pierres fines de couleur du Brésil sont taillées sur mesure. Je les monte pour qu’elles se balancent, roulent et tournent en composant des bijoux animés, ludiques. Elles ne sont pas toujours serties, mais souvent juste suspendues ou libres de bouger dans leur cage.

Yael Sonia, Pendentifs mini spinning

Yael Sonia, Pendentifs mini spinning

Vous avez reçu en 2002, le Prix de Design International du Tahitian Pearl Trophy. Ne manque-t-on pas aujourd’hui de grands prix internationaux ?Yael : Non, mais en tant que créateur, on se doit d’être sélectif. Début juin, je  participerai à un concours de Design au salon Couture à Las Vegas.

Vous avez clairement la notion de ligne de bijoux. Parlez nous de vos dernières créations

Yael Sonia, Pendentifs Deco

 

 

 

 

 

 

Yael : La notion de ligne de bijoux est importante mais chez moi, une ligne est en perpétuelle évolution et s’étend de façon non organisée !
Dans les lignes « Perpetual Motion collection » et « Rock », les dernières évolutions sont des bijoux continuant de mettre en avant la géométrie, le mouvement et les jeux optiques (découlant d’une taille spécifique des pierres), sur lesquels nous avons travaillé la légèreté pour qu’ils soient portables tous les jours.

Pouvez-vous nous dire un mot de vos recherches actuelles, ou de vos thèmes actuels ? Du projet de sculptures…
Yael :
Une nouvelle ligne toujours en mouvement associera le pendentif et les boucles d’oreilles en formes très arrondies et organiques faites en grande partie par moi-même. J’ai aussi un projet de sculptures en argent dont les premières ont déjà été réalisées, mais je ne peux pas en dire plus, il est trop tôt.

Un souhait pour l’avenir ?
Yael : Je tente de rechercher l’équilibre entre la marque qu’il faut faire vivre et les pièces uniques. Ce qui me passionne c’est la création. Mon souhait, c’est de trouver cet équilibre entre être entrepreneur et être artiste…

Retrouvez les créations de Yael Sonia sur notre site : Yael Sonia, créatrice en joaillerie.