Atelier Cité Internationale des ArtsVue sur Paris depuis la fenêtre du studio
Salomé Lippuner est une artiste bijoutière qui associe les techniques d’orfèvrerie à la laque traditionnelle japonaise. La technologie classique du Wajimanuri comporte une trentaine de pas de travail, pour enfin arriver à une surface brillante, soyeuse et d’ ailleurs assez robuste. Le support des bijoux laqués peut être le bois, le tissus, le papier ou presque toute autre matière, qui deviendra méconnaissable sous les dizaines de couches de laque. Avant les 4 ou 5 couches finales, plus fines, il n’est pas rare que l’artiste intègre des coquilles d’œuf pilées, de la nacre, de l’or, de l’argent ou de l’étain en plaque, poudre ou feuille…

Atelier Salome LippunerJ’ai suivi pendant quelques heures le travail de Salomé, installée à la japonaise à son établi de la cité internationale des Arts.

Les premières étapes de sculpture du bois et de pose des premières couches de laque épaisses avaient été réalisées dans l’ atelier de Twann, (canton de Bern).

Ce que vous verrez ici sont les étapes de pose de laque intermédiaire, le nettoyage et l’affûtage des pinceaux en cheveux, le choix des couleurs de laque, la pose de poudre d’or, la mise à sécher dans un coffre à l’hygrométrie stable, à l’abri de la poussière, le polissage avant la pose d’une nouvelle couche de laque.


Chaque pièce prend ainsi des jours et des jours pour être réalisée et toute erreur peut être fatale.
Zen, avez-vous dit? apprentissage de la patience et grande humilité pour sûr!

Choix du pinceau :

Salomé Lippuner- choix du pinceau pour la laque Urushi -photo Elsa Vanier

Les pinceaux sont réalisés en cheveux naturels de femmes asiatiques, les seuls assez solides. Ils coûtent au minimum 300 euros et font l’objet de soins attentifs.
Ils contiennent 10cm de cheveux et se taillent au couteau.

Atelier de Salomé - photo Elsa Vanier

Pinces et tubes de laque Urushi

Depuis la fin du 19ème siècle, on sait transporter la laque Urushi du Japon (résine de l’arbre Rhus Verniciflua) en conteneurs hermétiques. Auparavant, la laque arrivait en Europe séchée par les mois de traversée en bateau et donc inutilisable.
Maintenant, Salomé la choisit en tube, comme de la peinture, et se la fait expédier du Japon. Il existe plusieurs nuances, de l’ambre clair au noir en passant par les très beaux rouges bien connus. Les qualités (finesse) varient également, et leur prix aussi !

Pose de la poudre d’or :

Une de mes pièces favorites !